Santé
L’objectif est d’améliorer l’accès aux soins, en essayant de dépasser les difficultés actuelles liées aux moyens des publics cibles, à la méconnaissance des dispositifs existants, à l’insuffisante mise en réseau des acteurs locaux, et aux besoins particuliers des individus en difficulté. L’objectif est également de développer de nouveaux moyens au service de la prévention, en matière de conduites à risques notamment.
Documents
1. Enjeux pour les politiques publiques
Les jeunes se trouvent souvent dans une situation de précarité vis-à-vis de leur santé, et cela d’autant plus que leurs revenus sont faibles et qu’ils ne sont pas autonomes. C’est le constat que fait Joël Dutertre, médecin dans une mission locale de Seine-Saint-Denis « Des jeunes qui ne croient plus à grand-chose franchissent un peu par hasard le seuil de la consultation, mais tous demanderont des soins (pour 60 % d’entre eux, trois orientations seront nécessaires). (…) Un sur cinq a une protection sociale suffisante pour permettre l’accès aux soins. En conséquence : des pathologies dégradées, non suivies, dans un contexte de plus ou moins grande précarité (un jeune sur dix est en errance) ». Résultat, explique le médecin« 54 % des jeunes reçus voient leurs chances d’insertion diminuer du fait de leur état sanitaire ».
Le manque d’information des jeunes aggrave ce phénomène. En 2008, un sondage a montré que seuls 41 % des jeunes de 18 à 24 ans se sentaient bien informés sur le système de santé, contre 75 % des personnes de 65 ans et plus. Ce phénomène est d’autant plus problématique que les jeunes représentent une population particulièrement touchée par les conduites à risque et un public difficile à toucher par les messages de prévention.
Pour ces raisons, l’amélioration de la prise en charge de la santé des jeunes constitue un enjeu important pour les politiques publiques. La concertation jeunesse menée en juillet 2009 avait identifié les objectifs de « s’assurer qu’aucun jeune ne renonce aux soins pour des raisons financières » et de « mobiliser les jeunes sur la prévention et l’éducation à la santé ». Pour ce faire, elle préconisait de lancer des expérimentations afin de soutenir des démarches innovantes de prévention, d’accompagner les jeunes confrontés à des maladies graves et les jeunes handicapés, et de mieux repérer les jeunes les plus en difficulté.
Les expérimentations s’organisent autour de deux axes : l’élaboration de messages de prévention destinés à un large public, susceptibles d’être entendus et pris en compte par les jeunes, d’une part, le développement de projets visant à permettre aux jeunes les plus en difficulté d’entreprendre des démarches de soins, d’autre part.
Les évaluations devraient permettre de déterminer quels dispositifs permettent d’accroître le recours aux soins des jeunes en difficulté et quelles actions de prévention permettent de toucher des jeunes peu sensibles aux formes traditionnelles de sensibilisation.
2. Dispositifs expérimentés
27 expérimentations sont soutenues par le FEJ qui devraient bénéficier à environ 72 000 jeunes :
- 24 s’inscrivant dans le cadre de l’axe 3 « Améliorer l’accès au soin des jeunes » du deuxième appel à projets (AP2), publié en octobre 2009 ;
- 1 s’inscrivant dans le cadre du programme 2 « Actions innovantes pour développer la mobilité internationale des jeunes » (APDOM1, publié en août 2009) ;
- 2 s’inscrivant dans le cadre du programme 1 « l’implication des jeunes et de l’ensemble des acteurs locaux dans la prévention santé et l’accès aux soins » (APDOM2, publié en février 2011).
4 de ces projets sont portés par des collectivités territoriales, 6 par des missions locales.
Ils ont pour objet :
- de favoriser la prise en charge des jeunes en difficulté (14 projets)
- d’innover dans la prévention des risques (13 projets)
À consulter :
Les fiches d’expérimentation terminées "Santé"